Le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, devait venir à Belfort pour présider le Comité de suivi de l'accord de 2016 relatif au maintien du site. Annulation définitive par crainte d'un accueil houleux des salariés, ? Report à une date jugée plus favorable ?
En tous cas, deux jours après avoir renoncé à se donner les moyens réels d’infléchir l'opération d'absorption d'Alstom Transport par Siemens, en rachetant les actions détenues par le groupe Bouygues, il voulait faire croire qu'il pourrait jouer un rôle en se contentant de participer "personnellement" à un comité de suivi.
Monsieur Le Maire essaie simplement d'enfumer les salariés d'Alstom. Le pouvoir réel de décision appartiendra à qui contrôlera la majorité du capital. Dans la branche transports, ce sera Siemens comme dans ce qui reste de l’activité énergie, c'est General Electric.
A Belfort, le constat que pourra faire le comité de suivi est clair : le programme de commandes promis l'an dernier pour éviter la fermeture du site ne se réalise qu'au compte gouttes. La pénurie de personnel et de pièces est organisée, pour accélérer la réduction d'activité.
D'autres sites sont menacés, notamment Ornans ou la direction veut réduire l'effectif, avec l'aide d'un consultant spécialisé, à moins de 100 personnes, contre 387 aujourd'hui.
Pour faire avaler la pilule aux salariés, M. Le Maire multiplie des promesses auxquelles personne ne croit. Souvenons nous de la précédente absorption de la branche Energie par GE, adoubée par son prédécesseur M. Macron ! Les 1000 emplois promis ont été transformés en 1000 emplois supprimés. Et 345 nouvelles suppressions se préparent à Grenoble, dans la branche Hydro. Tout aussi inquiétant, GE a annoncé hier son intention de vendre tout ou partie de sa filiale "Oil & Gas", ce qui ne manquera pas d'avoir un impact sur les sites français. En guise de stratégie industrielle, M. Le Maire et son ministre délégué en sont réduits à supplier GE de bien vouloir "améliorer" son plan social.
Quelle conception calamiteuse de la politique industrielle de la France et de l’Europe ! Aucune vision, aucune ambition. Capitulation devant la puissance des groupes américains ou allemands et devant les marchés financiers mondiaux, le tout au plus grand bénéfice des actionnaires comme Bouygues, qui, dans le dépeçage d'Alstom, auront touché près de 5 milliards d'euros de dividendes et primes en cinq ans ! Soit
D’autres choix sont possibles pour développer les services publics de l'énergie et du transport en France et en Europe. Nous préconisons la mise en œuvre de coopérations industrielles européennes réelles, entre égaux, et sous contrôle public comme ce fut le cas pour Airbus. Les besoins en transports ferroviaires sont immenses à l'échelle européenne.
Les régions, qui exercent les compétences en matière de transports infra-régionaux, de développement économique et d'aménagement du territoire, ont la responsabilité politique de ne pas laisser se défaire la filière ferroviaire sur le territoire national. Le silence de ce côté est assourdissant en Bourgogne -Franche-comté, alors que des communiqués élogieux sur l'accord Alstom-GE et ses 1000 emplois factices n'avaient pas manqué !
Les grands groupes du transport terrestre (SNCF, RATP, KEOLIS, TRANSDEV qui est contrôlé par la Caisse des Dépôts et Consignations, …) doivent aussi s'impliquer et être responsabilisés, y compris financièrement, pour donner de la cohérence à cette filière vivant des commande publiques.
C'est la convergence des luttes des salariés d'Alstom, de GE, de leurs sous-traitants, des salariés des bassins d'emploi concernés, ceux de la SNCF et de la RATP, et l'intervention des populations qui pourront faire aboutir ces propositions et mettre en échec la braderie organisée par le gouvernement de M. Macron pour imposer de tout autres critères de gestion que ceux du capital et de la rentabilité financière,
Le PCF rencontre et rencontrera les syndicalistes, les salariés et les habitants directement concernés par Alstom et GE pour construire ensemble une alternative.
Comité régional PCF de Franche-Comté